le trésor d'Istanbul

Publié le par Dvd

Non, je ne vais pas vous révéler où se trouve le trésor d'Istanbul (même si je sais où il se cache....), mais je vais plutôt vous parler du roman qui porte ce nom, de Jason Goodwin (en français aux éditions Plon).

Vous avez envie de retrouver Istanbul, de suivre une énigme policière rondement ficelée? Alors cette intrigue est faite pour vous !

L'histoire se passe sous la fin du règne du sultan Mahmud II, dans les années 1838. Vous apprendrez beaucoup de détails sur la mystérieuse guilde des
pourvoyeurs d'eau, sur les marchands de livres anciens, sur la vie de l'époque... Certains détails sont bien sûr romancés, mais l'auteur est historien, auteur notamment de l'histoire de "L'empire ottoman".

Voici un extrait qui vous donnera une idée de la façon dont on vit encore à Istanbul, élément particulièrement vrai dans mon quartier, pourtant dans la partie "européenne" !

    "Hachim connaissait la façon de vivre des Européens, leur manie du cloisonnement. Ils compartimentaient leurs actions. Les francs avaient pour dormir des chambres spéciales, avec de curieux arrangements pour s'adonner à l'acte et, à longueur de la journée, ces chambres à coucher restaient vides et désolées [...]. En revanche, chez les Ottomans, y compris dans le harem, chacun avait le droit de s'abandonner aux courants de l'existence, de se laisser emporter. Les gens partageaient leur vie entre le public et l'intime, entre selamlik, le quartier des hommes, et haremlik : dans les maisons les plus pauvres, un simple rideau les séparait. Si quelqu'un avait faim, on apportait de la nourriture. Si quelqu'un voulait dormir, il dépliait ses jambes, s'allongeait et jetait sur lui un châle. Si quelqu'un était triste, il savait qu'on viendrait le soutenir."

Hachim est un eunuque, le personnage principal du roman et le maître d'oeuvre qui va dénouer un à un les fils embrouillés de cette mystérieuse affaire, dans la digne lignée de Miss Marple ou Hercule Poirot, pour les fans d'Agatha Christie.

Je ne vous en dis pas plus sur ce roman, mais, avant de vous quitter, je ne résiste pas à l'envie de vous livrer ces quelques lignes, pour vous donner envie de venir renifler aux alentours du
bazar égyptien :

    "Hachim descendit la colline près de la Sublime Porte et traversa devant la Nouvelle Mosquée, à l'endroit où il avait trouvé, la nuit précédente, les porteurs de litière. Passant devant l'entrée du bazar égyptien, il hésita puis s'y engouffra. Les riches arômes de la cannelle et des clous de girofle, du cumin, de la coriandre et du gingembre pilé lui firent tourner la tête. Des piles de poudre colorée se dressaient sur chaque étal, épices corsées venus du monde entier : des côtes de l'Inde et des monts de Chine, de Perse, d'Arabie et des îles des mers du Sud ; apportées jusqu'à ce vaste entrepôt du commerce mondial par dhou, par caraque, à dos de mule et de chameau, à travers les déserts, les mers en furie, les cols de montagnes légendaires ; troquées et achetées, disputées et volées ; devenant chaque fois plus précieuses et plus rares, avant d'atteindre ce marché aux confins de l'Europe pour disparaître dans une soupe ou un plat de riz."

 

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